2023 est l’année pour tout changer, repartir du bon pied, prendre de bonnes résolutions et de s’y tenir (au moins quelques mois). En entreprise, les fonctions supports, longtemps déconsidérées, sont en train de changer. Pour le mieux ! Voici dix conseils à suivre afin de ne pas rater un train déjà en route.
1. Devenez adepte du mouvement perpétuel
« Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change », prédit Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans Le Guépard. Si garder la situation identique n’est pas un objectif, le sens de la formule reste pertinent : si vous ne faites rien, tout risque de s’écrouler ! Comme le requin qui s’asphyxie dès qu’il arrête de nager, l’entreprise commence à dépérir dès lors qu’elle n’innove plus. La question n’est pas de s’agiter dans tous les sens, « par principe », mais bien de chercher, en continu, à se développer et à se réinventer quitte à sortir de sa zone de confort.
2. Il est interdit de s’interdire !
Si la formule de mai 68 a mal vieilli, c’est qu’elle méritait des précisions ! Ne rien interdire, c’est surtout ne rien s’interdire. Bien sûr, il faut respecter ses aînés, mais les traditions sont faites pour être remises en cause. Le monde de demain est par essence inédit et tous les « on a toujours fait comme ça » et autres « on ne peut tout de même pas » n’ont plus cours ! Qui aurait dit que les salariés seraient aussi performants en pyjama qu’en costume ? Comment prévoir que votre plus proche collaborateur travaillerait à 7024 kilomètres de vous ? Les solutions de demain sont à inventer, et ça commence aujourd’hui. C’est le moment d’être disruptif, quoique le mot soit un peu passé de mode, voire iconoclaste, même si personne ne sait vraiment ce que ça veut dire. En résumé : osez !
3. Affirmez vos valeurs (après les avoir trouvées)
En ce début d’année, il est peut-être temps de se demander où exactement vous souhaitez mener votre carrière, votre entreprise, votre métier. Si elle reste un indicateur indispensable, la valeur financière n’est plus, dans un monde du travail en pleine mutation, la seule qui compte. L’entreprise humaniste, se donnant une mission pour la communauté, est en pleine progression. Mesurez et choisissez, à votre échelle, vos valeurs et vos objectifs : gagner oui, mais en respectant la planète, en se préoccupant sincèrement de l’équilibre mental des collaborateurs, en aidant vos collègues ou vos concitoyens, en faisant avancer les causes qui vous tiennent à coeur, en faisant profiter les autres de vos succès. Après tout, c’est la nouvelle année : haut les coeurs, hommes et femmes de bonne volonté !
4. Examinez-vous honnêtement… et régulièrement
Sur le fronton du temple d’Apollon, à Delphes, étaient gravés 147 aphorismes, dont le célèbre « Connais-toi toi-même ! » plus tard lancé à la face du monde par Socrate. Une ellipse de plusieurs milliers d’année nous permet de répondre en un mot à la question du philosophe : l’audit ! Un audit complet, réalisé par vous ou par des consultants externes, permet de déterminer lesquelles de vos pratiques sont bonnes, à améliorer, ou à supprimer. Un process à répéter régulièrement afin de ne pas se reposer sur ses lauriers. Et si vous êtes un peu perdu, n’hésitez pas à suivre les autres conseils gravés sur le fronton du temple : juge équitablement, agis au bon moment, persiste malgré les difficultés, contrôle tes dépenses et félicite les hommes bons…
5. Adaptez votre organisation managériale à vos équipes et à vos objectifs
Après la Grèce, l’Egypte ? Dans bon nombre d’entreprise, en effet, on vit encore au temps des pyramides… hiérarchiques. Tout en haut, la direction, suivie du top management, de leurs relais, le tout organisé dans des branches, des divisions, qui finissent souvent par isoler les salariés. Pourtant, de nouveaux modes de management (comme l’holacratie) sont expérimentés aux quatre coins du monde. N’hésitez pas à revoir votre organisation, à créer des passerelles, à bouleverser les hiérarchies, en ayant toujours en tête la culture de l’entreprise, les salariés en place, et surtout les objectifs que vous voulez atteindre : on ne s’organise pas pareil pour vendre des panneaux solaires ou pour animer un réseau de coworking.
6. Assurez les bases avant de voir plus loin
Pour aller loin, il faut savoir d’où l’on vient. Et pour se permettre d’en demander plus, la fonction support doit, dans un premier temps, se consacrer sur “l’excellence” opérationnelle, c’est à dire garantir que ce qui doit être fait est réalisé correctement. Ce sont des tâches qui, malheureusement, peuvent être un peu méprisées car elles ne rentrent pas dans la création directe de valeurs financières : réaliser les bulletins de paie, créer une adresse email pour les nouveaux arrivants, préparer les documents comptables du trimestre… Il est possible, afin de réduire les coûts ou de se dégager du temps, d’imaginer externaliser ces tâches. Attention toutefois à assurer la continuité et la qualité du service demandé, en pensant bien que ces travaux doivent être faits avec rigueur, en temps et en heure : c’est bien beau d’avoir eu une idée géniale, mais si l’ordinateur ne marche pas, on ne va pas envoyer au client une présentation de 34 pages en messages WhatsApp.
7. Adoptez la bonne posture pour atteindre la bonne position
« La parole est d’argent, mais le silence est d’or »… ou l’inverse ? La bonne posture à adopter, c’est un comportement à la fois professionnel et humain, qui repose aussi bien sur les compétences que sur les qualités personnelles, notamment la compréhension et l’ouverture à l’autre. Soyez curieux : il existe une vie en dehors des petits traits vous reliant à vos N + ou – 1 sur l’organigramme publié en fin d’année. De quoi ont réellement besoin vos collègues ? Quelles difficultés rencontrent-ils ? Comment, ensemble, vous pouvez trouver de nouvelles solutions ? Sachez écouter, avant de prendre la parole : se rendre indispensable c’est bien, le faire savoir c’est encore mieux.
8. Devenez un partenaire expert (et présentable en public)
Le dépassement de fonction n’est pas un concept limité aux joueurs souhaitant intégrer l’équipe de Didier Deschamps. Devenu un véritable expert dans son domaine, le responsable de la fonction support aide l’entreprise à se développer en devenant un véritable business partner. Plus qu’une simple « aide », il devient un binôme de choc avec le commercial ou le chef de projet, avec qui il travaille d’égal à égal. Il peut ainsi se trouver régulièrement en contact direct avec le client final, et doit donc prendre en compte ses attentes et ses besoins, à lui-aussi. Une fois le contrat signé viendra peut-être la question de savoir qui a véritablement « mené » l’affaire. Mais pas de méprise : pour Didier Deschamps, si le match est gagné, qui a marqué et qui fait la passe décisive, c’est kif kif.
9. Think green...and “stop washing” !
Si vous ne savez pas que RSE signifie Responsabilité Sociétale des Entreprises, vous avez déjà quelques années de retard ! A l’heure du changement climatique, de la crise de l’énergie, des difficultés de plus en plus grandes à embaucher et à conserver les talents dans l’entreprise, il est temps de réinventer sa vision du monde du travail, de s’interroger sur sa raison d’être dans cette société. Mettez l’humain au coeur de la machine en prenant en compte les aspirations et les besoins de chacun. Pensez à la planète en revoyant tout votre mode de production, du concept à la livraison. L’écologie n’est pas l’ennemie du progrès technique, et il est grand temps de réconcilier la branche nature avec la filière geek.
10. Investir et s’investir chaque jour !
« Vous m’avez donné envie de devenir meilleur ». Jack Nicholson a déjà soixante ans lorsqu’il prononce ces quelques mots qui le mèneront vers son troisième oscar. Progresser sans cesse, chaque jour, remettre l’ouvrage sur le métier… en termes d’objectif, difficile de faire mieux ! Pour y parvenir il faut investir, et s’investir, en se donnant les moyens. Financiers, si nécessaire. De temps personnel, aussi, à dégager pour prendre du recul, réfléchir, ou se former à de nouvelles compétences. Il faut sans cesse, et sans honte, se demander : qu’est-ce que je peux faire de plus ? Comment m’améliorer ? Dois-je (re)prendre des cours d’anglais ? Est-ce que ça vaut le coup, à mon âge, d’apprendre un nouveau métier, de tout changer ? Pas besoin d’attendre 2024 pour avoir la réponse : oui, ça vaut toujours le coup.