L’énergie en crise : l’entreprise en panne ?

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Les effets de la guerre en Ukraine, débutée il y a près d’un an, commencent à se faire sentir dans toute l’Europe. Privées du gaz russe, les entreprises jouent leur survie entre hausse des prix et renouvellement de leur mix énergétique. Face à l’urgence, le bricolage de dernière minute côtoie des solutions plus pérennes.

La fin du monde sans fin ?

Tout le monde connaît l’effet papillon : un évènement circonscrit a des conséquences, de plus en plus importantes, dans le monde entier. Et si l’on pensait bien qu’un fil conducteur reliait toute la société, il semble avoir été trouvé : l’énergie servira d’étincelle pour allumer la mèche.

Car, comme l’expliquait Jean-Marc Jancovici dans « Le monde sans fin », l’économie, c’est de l’énergie transformée. L’énergie est donc LA base de l’organisation mondiale : production, livraison, mais aussi vie quotidienne, rien ne se fait sans énergie. En se privant, pour des raisons morales, du gaz russe, l’Europe entre dans une ère énigmatique et inquiétante. L’association patronale BusinessEurope a ainsi fait part des premiers problèmes de production, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a demandé au plus vite une réforme complète du marché de l’électricité et du gaz dans l’Union.

Car si rien n’est fait, la situation pourrait vite devenir dramatique. Plus de production, des faillites en cascade, des coupures d’électricité, plus de marchandises sur les étals : winter is coming, et il ne va pas être clément.

Des situations contrastées mais un avenir commun

Pour faire le bilan de cette « apocalypse », il est tentant de citer La Fontaine, dans Les animaux malades de la peste : « Ils ne mouraient pas tousmais tous étaient frappés ». Si l’Allemagne et l’Italie sont particulièrement touchées, la France, moins dépendante du gaz russe grâce à son parc nucléaire, devrait s’en sortir plus facilement. Les premières tendances le confirment : d’après une étude de la Banque de France, 25% seulement des entreprises se sont dit impactées par la crise énergétique en novembre. Mais qu’on ne se trompe pas, ces chiffres ne sont que l’éclair qui annoncent le tonnerre.

Florence Naillat, déléguée générale adjointe du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI), alerte : « 2023 promet d’être un vrai mur énergétique pour les entreprises, notamment industrielles car ce sont elles qui portent le poids du coût de l’énergie le plus important. On aura des conséquences en cascade sur l’ensemble de la chaîne économique, fournisseurs, sous-traitants, entreprises du commerce et des services, un véritable effet domino au sein du tissu économique ». Les prévisions pour la suite ne sont, en effet, pas optimistes, avec des prix qui devraient rester élevés en Europe pour au moins trois ou quatre ans. Le temps de s’organiser, pour remplacer l’énergie de la méchante Russie par celle d’un Qatar pas beaucoup plus respectueux des droits humains ? En attendant de faire face à ces nouveaux conflits moraux, sur le terrain, l’heure est aux mesures d’urgence.

L’Etat à la rescousse

Le conflit, démarré sur le sol européen, aura un impact sur l’économie mondiale. Car si les entreprises européennes souffrent sur leur territoire, elles pourraient, pour ce qui est des grands groupes notamment, recourir à la solution de facilité : la délocalisation. La réindustrialisation souhaitée suite à la pandémie de COVID pourrait prendre fin avec la guerre en Ukraine au profit de la Chine et des USA, dont l’économie sera peu impactée (du moins directement) par le conflit, si ce n’est pas du tout.

Pour éviter les faillites et l’exode, la France réagit, rapidement et de façon continue, ce qui peut donner un certain vertige, ou une certaine confusion : la situation est mauvaise, on applique un premier pansement, cela empire, on sort les bandes, cela se dégrade encore, hélas il n’y a plus de pansements, on sort le sparadrap, etcétéra etcétéra… En attendant le prochain update du plan de sauvetage, les mesures annoncées devraient permettre aux entreprises, quelle que soit leur taille, de tenir jusqu’à début 2023. Le fameux « Quoi qu’il en coûte »…

L’Etat se portera ainsi garant et a demandé un assouplissement afin qu’il soit proposé à chaque entreprise au moins un contrat énergétique répondant à ses besoins. Les prix ont été plafonnés (une demande du MEDEF !) à 180 euros le mégawatt/heure : c’est trois fois moins que les tarifs observés ces dernières semaines ! L’écart avec le prix du marché devrait permettre à l’Etat de récupérer une somme importante, de l’ordre de 5 milliards, qui servira à aider les entreprises, mais aussi les collectivités, elles aussi en grande difficulté.

Le bouclier tarifaire permet lui de limiter les augmentations des factures d’électricité. Elles seront ainsi plafonnées à 4% jusqu’à la fin de l’année, 15% « seulement » pour janvier et février 2023. Et après ? L’urgence, selon Valérie Rabault, vice-présidente de l’Assemblée nationale, serait de découpler le prix du gaz et de l’électricité : aujourd’hui, l’envolée des prix du gaz fait exploser celui de l’électricité, quelle que soit son origine. Une mesure complexe à mettre en place au niveau européen, et qui ne devrait pas voir le jour avant la fin du premier semestre 2023.

La sobriété, entre responsabilité et cynisme

« La clé pour passer l’hiver, c’est la mobilisation générale », a expliqué Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de la transition énergétique. Tous ensemble, donc, des particuliers, priés de ne pas mettre le chauffage trop fort, aux entreprises, à qui il est demandé de faire attention. Et, surprise, 30 des entreprises du CAC 40 ont adhéré aux recommandations de l’Etat ! Preuve que chacun est responsable dès lors qu’il s’agit de faire des économies…

Parmi les mesures demandées par l’Etat, qui ambitionne une baisse de 10% de la consommation d’énergie d’ici la fin de l’année, le fait de ne pas monter le chauffage à plus de 19°, d’inciter au covoiturage et au télétravail, de limiter les déplacements professionnels, d’éteindre les bureaux et les panneaux publicitaires la nuit… Des conseils qui ont le mérite d’exister, même si on peut regretter qu’aucune mesure contraignante n’ait été signée. Autre mesure, l’appel à projet « Industrie Zero Carbone » encourage à changer le mix énergétique des entreprises, notamment pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un programme doté d’une enveloppe de 150 millions d’euros, soit près de 4 mois de salaire pour Neymar. Tout de même.

Du côté des entreprises aussi, on s’organise. L’entreprise Gautier, fabricant de meubles en Vendée, étudie l’accroissement de la production rapidement, quitte à stocker, afin de limiter les impacts de l’augmentation du prix de l’énergie en 2023 (le bouclier tarifaire ne s’applique qu’aux PME pour qui l’énergie représente au moins 3% du chiffre d’affaires, soit environ un tiers des entreprises). Tout aussi pragmatique, des entreprises font le choix de la sobriété. Dans le domaine de la sidérurgie, particulièrement touchée, l’entreprise bien connue de verre Duralex a elle décidé de fermer ses fours pendant au moins 4 mois, et de mettre ses employés au chômage partiel. A la maison, ils retrouveront peut-être leurs enfants, étudiants, certaines universités comme celle de Strasbourg ayant décidé de fermer leurs portes plus longtemps que prévu pour économiser l’électricité. Joyeux Noël.

La haute technologie, à la fois problème et solution

Parmi les entreprises non industrielles les plus touchées, le secteur des hautes technologies, et notamment des Datas Centers, est particulièrement impacté. Si les gros opérateurs se sont depuis quelque temps mués en véritables “traders” de l’énergie, les plus petites structures risquent de souffrir : « Depuis dix ans, nous avons absorbé les augmentations, mais là nous ne pouvons plus, explique ainsi Emmanuel Assié, fondateur et président de Webaxys. La hausse que nous allons subir en tant qu’opérateur est de l’ordre de 22 %.» Un coût difficile à ajouter à la facture pour des clients de plus en plus exigeants et qui n’hésiteront pas, si nécessaire, à délocaliser leurs données sur d’autres territoires. Avec les risques, en termes de souveraineté et de sécurité, que cela implique….

Les nouvelles technologies pourraient pourtant, bien que très consommatrices en énergie, être la clé pour répondre à la pénurie. A chaque crise son application : après TousAntiCovid, l’application Ecowatt devrait aider à faire face à un hiver à risque. Elle permettra de connaître la tension sur le réseau, et d’agir en conséquence en réduisant sa consommation. Car si le réseau reste dans le rouge trop longtemps, des délestages sont prévus. Des coupures d’électricité au moment des pics de consommation (de 8h à 13h, de 18h à 20h), qui pourront toucher tout le pays et n’excluront que les services essentiels (les hôpitaux par exemple).

Dans le domaine de l’entreprise aussi, plusieurs solutions ont déjà été imaginées et se mettent en place. L’entreprise Eficia a ainsi équipé certains bâtiments de capteurs permettant de mesurer la luminosité, l’humidité, la température, afin de gérer de façon plus précise les dépenses d’énergie pour l’éclairage et le chauffage.

Dans le domaine de l’industrie, des sociétés comme Metron ou Energisme développent des algorithmes pour utiliser au mieux la production électrique indispensable dans des processus comme la pasteurisation par exemple. Des réponses qui permettront de faire plus avec moins, ou, en tout cas, de ne pas gâcher, un peu comme si on débranchait le fer dès lors que la chemise est repassée. Ces technologies, encore à créer et à déployer, nécessiteront des investissements, financiers et énergétiques.

Utiliser un peu d’électricité pour en économiser beaucoup, et dépenser un peu d’argent pour ne pas tout perdre ? Un autre effet papillon….

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