Le slashing, la pluriactivité pour mieux se réaliser

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Pour trouver du sens au travail, pourquoi ne pas multiplier les métiers ? Les « slasheurs », touche-à-tout curieux et enthousiastes, ne limitent pas à une seule activité leur plan de carrière. Comme si le futur de l’emploi était d’en avoir plusieurs…

La fin de la spécialisation extrême

C’est un mot un peu compliqué pour une idée assez simple, et finalement très répandue. Le terme « slashing » vient du slash, cette barre oblique au bout du clavier qui sert à séparer ou à additionner les mots. De là découle les slasheurs, anglicisme peu utilisé et pourtant entré dans le dictionnaire Larousse en 2020, preuve que cette tendance n’est pas un simple phénomène de mode.

 

Exercer plusieurs emplois ou activités à la fois : le concept n’est en soi pas une nouveauté. Parmi les plus célèbres exemples de slashing, Léonard de Vinci (architecte/peintre/astronome) ou Romain Gary (pilote d’avion/diplomate/écrivain). Si ces profils exceptionnels ont été contraints à la multi-activité pour ne pas gâcher leurs talents, d’autres le sont pour d’autres raisons. Après une Révolution industrielle obligeant les salariés à se spécialiser dans une tâche précise, le marché actuel, et plus particulièrement le secteur du digital, demande de nombreuses compétences différentes et un apprentissage continue pour développer leur expertise. On parle d’obsolescence des compétences. Selon l’étude de l’OCDE de 2019 sur les perspectives de l’emploi, la durée de vie moyenne d’une compétence était de 30 ans en 1987 contre 5 ans aujourd’hui voire moins dans des secteurs techniques. Comme la possibilité de faire l’entièreté d’une carrière dans une même entreprise, l’idée d’avoir un seul et unique métier ne semble plus correspondre à la réalité.

 

Alors, demain, tous les travailleurs seront-ils des slasheurs ? Pas forcément. Dans son sens le plus strict, apparu au début des années 2000, le slashing est une pluriactivité qui loin d’être contrainte repose sur un choix. Une nouveauté qui vient changer radicalement la façon d’envisager une carrière. Les amateurs de wording seront ainsi heureux d’apprendre qu’il est possible de cumuler les activités en hybridation ou en portfolio. Là encore, les noms sont plus compliqués que leurs définitions !

 

Dans le cas d’une carrière portfolio, le slasheur cumule des activités dans des registres différents, éloignés, pour différents employeurs et différents objectifs. C’est Yannick Noah s’entraînant pour gagner Roland-Garros tout en sortant un disque pour remplir le Zénith.

 

L’hybridation, elle, caractérise le slasheur qui exploite des compétences variées mais proches, en déclinant son expertise selon différents thèmes. C’est le Yannick Noah coach partageant son expérience avec de nouveaux joueurs, jouant parfois lui-même, dans un seul et unique but, gagner Roland Garros ou du Dr David Servan Schreiber, médecin psychiatre, enseignant, chercheur et écrivain.

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Les slasheurs, réalités plurielles mais envie commune

D’après une étude de l’INSEE parue en 2019, les slasheurs représentent un peu plus de 2 millions de personnes en France.  L’idée principale étant de ne pas rentrer dans les cases, il est difficile de dresser un portrait robot du slasheur ! « Contrairement aux idées reçues, les slasheurs ne sont pas des dilettantes, de doux rêveurs, des employés instables, des adolescents tardifs », explique Marielle Barbe dans son livre  « Profession slasheur : cumuler les jobs, un métier d’avenir ».

 

Il ne s’agit en effet pas d’une question de génération (même si les jeunes de la génération Y, c’est-à-dire nés entre le début des années 80 et la fin des années 90, semblent naturellement plus enclins à multiplier les professions), ni de secteur d’activité. Si la question financière est toujours à prendre en compte, disposer de plusieurs métiers aidant en temps de crise, le slashing est aujourd’hui un choix, une solution plus qu’une contrainte : « Le pluriactif représente le nouveau modèle professionnel, (…) une réponse au burn-out (surcharge), au bore-out (ennui) et au brown-out (manque de sens). » indique Marielle Barbe.

 

Le slashing peut aussi être une situation temporaire (ou pas) pour sécuriser et mener à bien son projet de reconversion. Conjuguer une activité à temps partiel en Freelance dans un domaine que l’on maîtrise pour subvenir aux besoins alimentaires et le développement entreprenariat, le temps que sa nouvelle activité se développe suffisamment et soit rentable. Une tentation qui semble partagée : d’après un sondage Odoxa réalisé en 2017, 85% des Français estiment qu’il est bon de changer au moins une fois de métier, et le nombre de créations d’entreprises ne cesse de progresser (+20% entre 2020 et 2021 d’après l’Insee).

 

Un mode de travail adaptable à la réalité de l’actif et qui permet de se construire une carrière sur mesure : un emploi pour gagner sa vie, un autre pour vivre sa passion, retrouver du sens… La solution parfaite ? Après la crise du COVID, qui a entraîné de nombreux salariés à se poser des questions aussi bien sur le sens de leur travail que sur les conditions dans lesquelles ils l’exercent, cette formule à la carte semble une réponse d’avenir. D’autant que le slashing répond autant aux attentes du travailleur que de l’entreprise.

Le slashing, un atout pour le travailleur comme pour l’entreprise

Pour qui n’y est pas habitué, le slashing peut apparaître compliqué, et même un peu effrayant. Hors cadre, il faut en effet, pour ne pas se perdre, être capable de s’organiser soi-même. Se fixer des limites pour ne pas qu’une activité prenne le pas sur l’autre : l’activité passion est, par nature, souvent la plus tentante et donc la plus chronophage, parfois au détriment des autres… Il faut aussi veiller à ne pas confondre vie professionnelle et vie privée, ce qui peut être difficile lorsque votre profession est aussi votre passion…

 

Mais pour qui sait le gérer, le slashing est une réponse idéale aux nouvelles envies et problématiques des salariés et des entrepreneurs indépendants. En multipliant les compétences et les métiers, le travailleur est sûr de ne jamais s’ennuyer et de toujours progresser. Souvent en freelance, il peut également choisir ses missions et ainsi retrouver du sens à son travail. Plus libre dans son organisation, il est moins impacté par les contraintes professionnelles (horaires, transports) qu’un salarié « classique ».

 

L’entreprise aussi gagne à employer ce profil à haut potentiel capable de travailler de façon transversale avec ses différentes équipes. Recourir à ses compétences dans plusieurs domaines permet de ne pas multiplier les prestataires. Le slasheur est par ailleurs souvent plus apte à s’adapter, à faire preuve de flexibilité dans son travail. Ouvert, curieux et enthousiaste, il s’investit et n’hésite pas à « dépasser » sa fonction.

 

Véritable couteau-suisse, disposant d’un large réseau, prêt à évoluer pour réussir, sans crainte du changement, le slasheur est un peu le travailleur idéal ! Encore faut-il savoir comment l’intégrer dans un organigramme…

La souplesse de l’emploi face à la rigidité de la législation

La mutation du monde de l’emploi n’est pas toujours suivie par le cadre législatif. Le slasheur, travailleur pluriel, est souvent un casse-tête pour les services Ressources humaines… Et pour cause. Il existe au final presque autant de réalités que de slasheurs. Des nuances ou de vraies différences qui ont un impact au moment d’organiser ses activités : certains préfèrent garder un travail salarié et réaliser des missions en parallèles, d’autres souhaitent cumuler deux temps partiel (pas toujours évident alors de respecter le temps de travail), ou enchaîner et alterner des CDD courts. Les auto-entrepreneurs sont eux, sans le savoir, quasiment tous des slasheurs, forcés de porter toutes les casquettes pour lancer leur activité…

Les contrats restrictifs, un peu rigides, sont souvent la norme. Pourtant, ils ne correspondent pas aux aspirations des salariés : il peut être compréhensible, pour des causes de non-concurrence par exemple, d’interdire à un membre d’une entreprise de travailler pour une autre du même secteur. Mais empêcher un contrôleur de gestion de se rémunérer le soir ou le week-end de son activité d’apiculture, semble un non-sens. Pour le travailleur comme pour l’entreprise, la confusion est grande au moment de déclarer revenus et temps de travail sur des formulaires par nature peu adaptables…

Au final, le slashing, comme le travail freelance notamment, semble une originalité destinée à devenir la norme tant elle répond aux attentes des salariés, des freelances, des autoentrepreneurs et des entreprises : un travail plus souple, plus libre, qui permet d’exercer sa passion ou de donner du sens à son quotidien tout en étant performant et en constante progression. Un mode de travail éloigné du contrat unique proposé au salarié qui, s’il veut survivre, ferait bien lui aussi de se diversifier…

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Sources :

  • https://www.insee.fr/fr/statistiques/1373298
  • https://solutions.lesechos.fr/equipe-management/c/le-slashing-nouvelle-tendance-du-travail-26059/
  • https://start.lesechos.fr/travailler-mieux/flexibilite-au-travail/les-galeres-des-slasheurs-decortiquees-en-6-points-1174939
  • http://www.odoxa.fr/sondage/changer-de-metier-bonne-chose-85-francais/
  • https://www.capital.fr/votre-carriere/le-nombre-de-creations-dentreprises-atteint-un-nouveau-record-en-2021-1422948
  • https://www.oecd.org/employment-outlook/2019/index-fr.html

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