La valorisation d’une entreprise repose sur son chiffre d’affaires, son EBE (Excédent Brut d’Exploitation) et sa croissance. Elle est aussi influencée par des éléments structurels moins visibles et pourtant essentiels, tels que l’efficacité opérationnelle, la qualité des équipes, le patrimoine IT ou la robustesse des processus internes. Or ces piliers de la performance sont le terrain d’action privilégié des fonctions support. Comment ces fonctions contribuent-elles concrètement à accroître la valeur d’une entreprise ? Et quand la vente ou l’acquisition d’une entreprise est à l’ordre du jour, comment valoriser ces atouts ? On vous dit tout.
Quand parler de valorisation ?
Qu’il s’agisse de préparer la cession de son entreprise, d’ouvrir son capital ou de mener à bien un projet d’acquisition, l’exercice de valorisation est un passage obligé.
Le dirigeant ou l’investisseur, aidé ou non par des conseillers externes, devra analyser avec soin et évaluer le plus précisément possible la solidité financière de l’entreprise, sa performance opérationnelle et son potentiel de croissance. Au-delà des documents financiers et juridiques habituellement examinés, toutes les composantes de la valeur sont donc à prendre en compte. Et parmi elles, les contributions directes et indirectes apportées par les fonctions support jouent un rôle fondamental, qu’on aurait tort de sous-estimer.
Quand l’efficacité des processus impacte la valorisation
Les fonctions support comme la Direction Administrative et Financière, la Direction des Ressources Humaines et la Direction des Systèmes d’Information contribuent chacune à l’efficacité opérationnelle de l’entreprise par l’amélioration de nombreux processus internes. Leur impact sur la valorisation de l’entreprise est plus direct qu’on pourrait spontanément le penser. Leur simple existence constitue un premier point dans la qualité de l’organisation et du management de l’entreprise.
- Gestionnaire des flux financiers, la DAF est à la manœuvre pour optimiser la trésorerie en réduisant les délais de paiement, pour garantir la disponibilité des fonds nécessaires aux projets opérationnels, pour élaborer des budgets alignés avec les priorités stratégiques et contribuer à une meilleure allocation des ressources. Lorsqu’elle utilise un ERP, la DAF simplifie et fluidifie les processus financiers liés à la facturation et au suivi des dépenses. Et si elle met en place une solution de reporting automatisé, elle offre en prime une visibilité en temps réel sur les KPIs.
- Grâce à la gestion des talents, la DRH s’assure que les bons collaborateurs sont affectés aux bons endroits au bon moment et participe ainsi à la réussite des projets opérationnels. Par la mise en place d’outils tel qu’un SIRH, elle réduit les délais de recrutement, d’intégration des collaborateurs et de gestion des contrats de travail. Ses actions en matière de communication interne sont aussi de puissants vecteurs d’amélioration de la coordination indispensable à la conduite des projets.
- La DSI, de son côté, veille à la mise à jour constante des outils (CRM, ERP, etc.) et des systèmes susceptibles d’accélérer l’ensemble des processus internes et de favoriser une communication transversale. Qui dit accélération des processus dit réduction des délais de traitement/réponse ainsi que simplification des processus complexes. Elle joue un rôle clé dans l’intégration d’outils numériques qui automatisent les tâches répétitives, réduisent les erreurs et libèrent du temps pour des activités à forte valeur ajoutée.
De façon générale, plus les processus sont soutenus par les fonctions support et alignés avec les objectifs stratégiques de l’entreprise, plus ils garantissent la continuité opérationnelle en cas de transformation ou de crise.
La DAF au service d’une valorisation fiable et maximale
La Direction Administrative et Financière apporte une contribution capitale à la valorisation de l’entreprise, avec trois domaines d’action privilégiés :
Valorisation par la maîtrise des coûts et l’amélioration de la rentabilité
Une analyse fine et régulière des dépenses, des (re)négociations avec les fournisseurs, une gestion analytique des marges ou encore un suivi rigoureux des KPIs sont autant de leviers d’amélioration du résultat de l’entreprise.
Sécurisation de la valorisation par la gestion des risques (financiers)
La DAF anticipe et minimise les risques financiers en sécurisant les liquidités, en diversifiant les financements, en réduisant les dettes, en gérant les risques inhérents à l’incertitude des marchés, etc.
Implication dans les process de valorisation
La DAF a un rôle facilitateur. C’est par elle que passent les chiffres fondamentaux de la valorisation : CA, EBE, historique financier, etc. Elle contribue directement à la préparation des audits qui précédent les opérations de cession et fusion-acquisition.
La DAF est de loin la plus compétente pour assurer la transparence financière indispensable à la préparation des transactions et pour fournir aux investisseurs et partenaires potentiels des données fiables et complètes sur la situation de l’entreprise.
La DRH valorise l’entreprise à travers son capital humain
Bien qu’indirectement génératrice de revenus, la fonction RH représente un atout central pour le dirigeant et l’investisseur. Le capital humain est en effet au cœur de la compétitivité de l’entreprise et une bonne part de la mission de la DRH consiste à valoriser au mieux ce capital. Elle actionne pour cela différents moyens, parmi lesquels :
Valorisation par l’attraction et la rétention des talents
La DRH se charge de développer une marque employeur forte, capable d’attirer les meilleurs profils. Son action est aussi cruciale pour fidéliser les talents après leur intégration (par la politique salariale, la gestion des carrières, etc.). Un faible taux de turnover réduit aussi mécaniquement les coûts de recrutement…et évite les pertes de productivité.
Valorisation par la formation et le développement des compétences
La DRH construit chaque année un plan de formation destiné à aligner les compétences des collaborateurs avec les besoins opérationnels et orientations stratégiques de l’entreprise. L’un des effets positifs induits est que les collaborateurs ayant bénéficié de formations se sentent valorisés, satisfaits et sont par conséquent davantage enclins à rester pour évoluer dans l’entreprise.
Valorisation par le climat social et l’engagement des équipes
La DRH joue un rôle majeur dans le maintien d’un climat social apaisé, qui limite les conflits internes et les départs. Une gestion saine des ressources humaines couplée au développement d’une culture d’entreprise positive réduit l’absentéisme, engage les collaborateurs et augmente de fait la productivité globale.
La DSI contribue à la valorisation par la transformation
L’évaluation de la qualité du système d’information est une précaution incontournable quand on envisage le rachat d’une entreprise. De même, le dirigeant souhaitant vendre ou ouvrir son capital a tout intérêt à savoir valoriser les atouts de sa DSI.
La DSI contribue à la valeur de l’entreprise en travaillant sur au moins trois axes :
Valorisation par l’innovation continue :
Dans un domaine en perpétuelle évolution, la DSI explore, sélectionne et implémente les technologies émergentes (cloud, intelligence artificielle, IoT, blockchain, etc.) à même de répondre aux défis actuels et futurs de l’entreprise. Ces technologies soutiennent elles-mêmes la capacité d’innovation de l’entreprise sur son marché.
Valorisation par la digitalisation des opérations
En plus d’un ERP, la DSI peut notamment intégrer des outils collaboratifs et des solutions d’analyse des données (commerciales, marketing ou autres) qui permettent d’orienter les décisions stratégiques. L’entreprise augmente ainsi sa performance et son potentiel de croissance. Avec la mise en place d’infrastructures IT modulables, la DSI peut aussi renforcer l’agilité de l’entreprise à répondre aux évolutions du business.
Préservation de la valorisation avec le renfort de la sécurité
La DSI est garante de la protection des systèmes et des données sensibles de l’entreprise contre les cyberattaques. Elle s’assure également de la conformité du système d’information et des processus numériques de l’entreprise aux normes et exigences du RGPD. Ces deux aspects étant essentiels au maintien de la confiance des parties prenantes.
On le voit, ces trois fonctions support de l’entreprise – DAF, DRH, DSI – sont des actrices de premier plan dans la création de valeur. Toutes ont un impact, direct et indirect, sur les indicateurs économiques, sociaux et financiers à prendre en considération.
Comment le management externalisé contribue-t-il à la valorisation d'une entreprise ?
Les apports du management externalisé à la valorisation d’une entreprise sont dépendant du format. Le management de transition stabilise les fonctions critiques ou aide à préparer l’après transaction. Le management à temps partagé améliore l’attractivité et sécurise les changements d’échelle.
Valorisation et management de transition ou management relais
Travailler à la vente ou à l’acquisition d’une entreprise induit une importante surcharge de travail. Pendant que l’on travaille à la cession, on ne travaille pas sur les sujets opérationnels ou stratégiques. Les dirigeants et leurs équipes doivent préparer la transaction et le temps consacré est au détriment des affaires courantes. Faire appel à du management de transition pour les fonctions les plus sollicitées garantira le maintien de la performance… et de la valorisation. A plus forte raison dans une séquence où tout est examiné à la loupe.
L’acquisition d’une entreprise impliquera des redondances et des doublons de fonction. Pour faciliter « l’après acquisition », confier les sujets de réorganisation à des managers relais s’avère une façon de sécuriser le capital humain de la valorisation. Les décisions difficiles et douloureuses seront confiées à des managers en charge de la transition.
Valorisation et management à temps partagé
Travailler à la valorisation de son entreprise quand on est cédant doit s’anticiper. Si la taille de l’entreprise ne justifiait pas l’embauche à temps plein d’un DAF, d’un DSI ou d’un DRH, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’enjeux informatique, financier ou humain. S’adjoindre les services d’un manager à temps partagé permet de confier ces thématiques à un professionnel expérimenté et amener une ossature qui contribue directement à la valorisation de l’entreprise. C’est même un gage de la qualité de l’organisation de l’entreprise.
L’acquisition d’une entreprise amène structurellement des changements d’échelle. Ces changements peuvent faire atteindre des paliers ou des « plafonds de verre » qu’un manager à temps partagé aidera à franchir.